Le statut réglementaire et juridique du cannabis médical est complexe dans chaque pays, y compris en France. Découvrez les réglementations concernant la production et l’accessibilité.
Le gouvernement français a autorisé l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) à délivrer une Autorisation de mise sur le marché pour les spécialités pharmaceutiques contenant du cannabis et ses dérivés cannabinoïdes en juin 2013.1
En octobre 2020, le gouvernement a adopté une loi autorisant la prescription de médicaments à base de cannabis dans des circonstances définies et à titre expérimental pendant 2 ans.2 L’expérimentation concerne 3 000 patients traités et suivis pendant au moins 6 mois.3 En mars 2021, le gouvernement français a autorisé la prescription de médicaments à base de cannabis à 3 000 patients, pour 5 indications, et à titre expérimental pendant 2 ans.
En France, le cannabis médical est réglementé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), qui est chargée de délivrer les Autorisations de mise sur le marché des spécialités pharmaceutiques contenant du cannabis et ses dérivés cannabinoïdes.1,4
Seuls les pharmaciens peuvent dispenser du cannabis médical aux patients qui présentent une ordonnance valide. Dans le cadre de l’expérimentation de 2 ans, les ordonnances des patients participant seront traitées dans des pharmacies sélectionnées disposant de pharmaciens formés au cannabis médical par l’ANSM.4
L’article R.5132-86 du code de la santé publique français interdit la culture du cannabis, y compris à des fins thérapeutiques, même pendant l’expérimentation en cours du cannabis à usage médical. Les sociétés pharmaceutiques participant à l’expérimentation de 2 ans ne peuvent importer que certains composants dérivés de la plante de cannabis pour la fabrication des spécialités pharmaceutiques (par exemple, l’huile, les graines, les fleurs).4
Un seul médicament à base de cannabinoïdes est autorisé. Le nabiximols (Sativex®) est une solution pour pulvérisation buccale contenant une combinaison de cannabinoïdes, dont 2,7 mg/ml de tétrahydrocannabinol (THC) et 2,5 mg/ml de cannabidiol (CBD).5
La vente de produits contenant du cannabidiol (CBD) en France demeure une nébuleuse juridique. Le 19 novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé que l’huile de CBD ne constituait pas un produit stupéfiant. Elle en conclut que les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises sont applicables à ce produit et qu’une mesure nationale interdisant la commercialisation du CBD issu de la plante entière constitue une entrave à la libre circulation.6
Le 31 décembre 2021, un nouveau décret a été publié par le gouvernement français pour réglementer le marché du CBD. Le décret autorise uniquement les variétés de Cannabis sativa avec moins de 0,3% de THC. Seuls les agriculteurs actifs sont autorisés à cultiver le chanvre, les fleurs et les feuilles.